Steve Jobs En immobilier, they say : "location,
Steve Jobs
En immobilier, they say : "location, location, location".
Et pour un film, on dit : une bonne histoire, une bonne histoire, une bonne histoire. On est frappé à la vision de Steve Jobs par la qualité du scénario : des dialogues qui tiennent de la joute verbale, des personnages incroyablement bien dessinés, complexes, le plaisir du texte, et des acteurs sans cesse en mouvement.
Soyons francs : les biopics m'emmerdent le plus souvent, mais j'ai aimé celui-ci : par les choix qui ont été faits de ce que le metteur en scène voulait montrer du personnage. 3 moments de sa carrière où Steve Jobs présente ses "créations", 3 moments qui seront tantôt des échecs commerciaux, tantôt les succès que l'on connaît. A chaque fois, le même pari du protagoniste, obstiné, arrogant, mégalo, et surtout obssessionnel : en dépit des conseils, des amitiés de son entourage, il oppose toujours la même intransigeance et une forme de perfectionnisme. C'est la grande force du scénario d'aaron Sorkin d'avoir donné une extrême consistance à ce caractère tantôt détestable mais très attachant.
Danny Boyle a su mettre de côté les artifices et le clinquant, pour se concentrer notamment sur la relation entre Steve Jobs et son assistante. Mickaël Fassbender et Kate Winslet sont étourdissants. Avec un scénario pareil, où les personnages ne sont jamais binaires, il fallait une mise en scène à la hauteur de ce bijou brillant : Danny Boyle fait virevolter ses personnages dans les coulisses d'avant représentation, où son protagoniste, entre mille détails à régler, croise et discute, croise et dispute, dans l'intîme où les affaires.