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mes étoiles filantes
29 février 2016

Passe ton chemin, Gringo

 

Jane Got a gun.
Le genre : qu'est-il arrivé à Baby Jane ?

- J'aime bien les westerns. 

- Mais celui-là t'a décue.

- Arrête de me couper la parole. Oui, il m'a décue. Je l'ai trouvé bien long, même si Tarantino a donné le ton avec ses huit salopards.


- Mais j'imagine qu'on est loin des 8 salopards ?


- Oui, ce n'est pas le même univers. Avec ses quelques chevauchées entourées de grands espaces, quelques élégants mouvements de grue, on se croirait presque, au début, dans un film de Ford. Mais cette promesse de cinéma lyrique et bucolique est rapidement perdue.


- Tu es bien ronchon, qu'est-ce que tu lui reproches, à ce western ?


- Eh bien, c'est simple, le cinéma western d'antan, celui des années 50, est mort et bien mort. On a eu le western crépusculaire avec Pekinpah, le western trash et gore avec Tarantino, le western second degré avec Leone. Dans son histoire, Jane got a gun aurait pu retrouver une certaine innocence ; mais l'histoire est une peau de chagrin, le récit est alourdi par des flash backs récurrents pour nous faire comprendre l'histoire de Jane et de Dan. Ca plombe la non histoire du film, mais sans le charme des gimmicks de Tarantino, ce manièrisme qui donne du style à ses films. Jane got a gun peine à trouver un style, et on peut imaginer sa production pendant une grève des scénaristes.


- Ohalala, tu es sévère !


- Non, certainement pas ! Je suis très bon public, mais j'ai passé ma séance à promener mes fesses sur le fauteuil : quand un film est captivant, peu importe pour quelle raison ou par quelle grâce, même mal assis, tu oublies que tu as mal au cul.


- Bref, comme tu dis, on en revient toujours au même : une bonne histoire, une bonne histoire, une bonne histoire.


- Mais oui ! On aimerait s'intéresser à feu l'histoire d'amour de Jane et Dan, et à leur future aux 4/5ème du film, mais, à force de nous faire marner dans la maison une bonne partie du film, sans réelle tension dramatique, on s'en fout ! La fin est d'ailleurs invraisemblable : elle aurait trouvé sa logique de happy end dans un western des années 50, mais pas dans un opus de 2016 ; elle est en porte à faux avec le lot de désillusions portées par le film. Jane est une femme qui a beaucoup souffert. D'ailleurs, Nathalie Portman pleure très bien, c'est son talent principal.


- Franchement, c'est méchant. On est proche du coup bas. Bon, alors quoi ? Qu'est-ce que tu nous suggères ?


- Allez revoir El Dorado ! il repasse dans quelques salles ces temps-ci. Ca c'est du feel good western. Ou alors allez revoir Pursued : c'est un western / film psychologique, où l'usage du flash back se trouve justifié dans les tourments d'un des protagonistes. Ou encore, pour les fainéasses méfiants qui ont vraiment peur d'être déçus, on peut revoir Rio Bravo, c'est de la valeur sûre.


- En tous cas, moi, ce qui m'a frappé, c'est que dans les westerns d'aujourd'hui, comme celui-ci, les réalisateurs ont peur des grands espaces et transforment le western en film intimiste : c'est vrai, regarde, ils passent leur temps à attendre les Bishop dans la baraque, le film d'ailleurs s'ouvre sur une scène intimiste de conte avec ombres chinoises entre Jane et sa fille. Comme si on voulait nous faire comprendre que Jane fera tout pour protéger ce sanctuaire intime. Mais je suis d'accord avec toi, le film méritait plus de complexité sur les personnages et leurs motivations. Un bon film, c'est d'abord un film bien écrit, et des bons personnages.

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  • Impressions : cinéma. Je propose ici de petites chroniques fugaces autour du cinéma et des films que j'ai vus, appréciés ou non. Venez partager avec moi les dialogues de Tic et Tac, qu'ils soient d'accord, ou non. Chaque film est une promesse.
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