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mes étoiles filantes

29 février 2016

Steve Jobs En immobilier, they say : "location,

Steve Jobs

En immobilier, they say : "location, location, location".
Et pour un film, on dit : une bonne histoire, une bonne histoire, une bonne histoire. On est frappé à la vision de Steve Jobs par la qualité du scénario : des dialogues qui tiennent de la joute verbale, des personnages incroyablement bien dessinés, complexes, le plaisir du texte, et des acteurs sans cesse en mouvement.
Soyons francs : les biopics m'emmerdent le plus souvent, mais j'ai aimé celui-ci : par les choix qui ont été faits de ce que le metteur en scène voulait montrer du personnage. 3 moments de sa carrière où Steve Jobs présente ses "créations", 3 moments qui seront tantôt des échecs commerciaux, tantôt les succès que l'on connaît. A chaque fois, le même pari du protagoniste, obstiné, arrogant, mégalo, et surtout obssessionnel : en dépit des conseils, des amitiés de son entourage, il oppose toujours la même intransigeance et une forme de perfectionnisme. C'est la grande force du scénario d'aaron Sorkin d'avoir donné une extrême consistance à ce caractère tantôt détestable mais très attachant.
Danny Boyle a su mettre de côté les artifices et le clinquant, pour se concentrer notamment sur la relation entre Steve Jobs et son assistante. Mickaël Fassbender et Kate Winslet sont étourdissants. Avec un scénario pareil, où les personnages ne sont jamais binaires, il fallait une mise en scène à la hauteur de ce bijou brillant : Danny Boyle fait virevolter ses personnages dans les coulisses d'avant représentation, où son protagoniste, entre mille détails à régler, croise et discute, croise et dispute, dans l'intîme où les affaires.

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29 février 2016

Magnifique Mélo

Ecrit sur du vent

Voilà un beau mélo des années 50. En technicholor. Avec la part belle aux sentiments exacerbés. En fait, si on y réfléchit, les personnages ne sont là QUE pour exacerber ces sentiments. Alors, ce beau mélo passera t'il l'épreuve du temps ? Le second degré - sans compter ce que l'on sait aujourd'hui sur Rock Hudson - passera t'il l'épreuve du temps ? On redoute presque de revenir au ciné voir ce film restauré en version numérique.
Je crois qu'il faut un certain degré d'innocence pour revoir ce magnifique film de Douglas Sirk.
Mais on ne peut rester insensible devant la magnifiscence baroque de cette mise en scène.

29 février 2016

Passe ton chemin, Gringo

 

Jane Got a gun.
Le genre : qu'est-il arrivé à Baby Jane ?

- J'aime bien les westerns. 

- Mais celui-là t'a décue.

- Arrête de me couper la parole. Oui, il m'a décue. Je l'ai trouvé bien long, même si Tarantino a donné le ton avec ses huit salopards.


- Mais j'imagine qu'on est loin des 8 salopards ?


- Oui, ce n'est pas le même univers. Avec ses quelques chevauchées entourées de grands espaces, quelques élégants mouvements de grue, on se croirait presque, au début, dans un film de Ford. Mais cette promesse de cinéma lyrique et bucolique est rapidement perdue.


- Tu es bien ronchon, qu'est-ce que tu lui reproches, à ce western ?


- Eh bien, c'est simple, le cinéma western d'antan, celui des années 50, est mort et bien mort. On a eu le western crépusculaire avec Pekinpah, le western trash et gore avec Tarantino, le western second degré avec Leone. Dans son histoire, Jane got a gun aurait pu retrouver une certaine innocence ; mais l'histoire est une peau de chagrin, le récit est alourdi par des flash backs récurrents pour nous faire comprendre l'histoire de Jane et de Dan. Ca plombe la non histoire du film, mais sans le charme des gimmicks de Tarantino, ce manièrisme qui donne du style à ses films. Jane got a gun peine à trouver un style, et on peut imaginer sa production pendant une grève des scénaristes.


- Ohalala, tu es sévère !


- Non, certainement pas ! Je suis très bon public, mais j'ai passé ma séance à promener mes fesses sur le fauteuil : quand un film est captivant, peu importe pour quelle raison ou par quelle grâce, même mal assis, tu oublies que tu as mal au cul.


- Bref, comme tu dis, on en revient toujours au même : une bonne histoire, une bonne histoire, une bonne histoire.


- Mais oui ! On aimerait s'intéresser à feu l'histoire d'amour de Jane et Dan, et à leur future aux 4/5ème du film, mais, à force de nous faire marner dans la maison une bonne partie du film, sans réelle tension dramatique, on s'en fout ! La fin est d'ailleurs invraisemblable : elle aurait trouvé sa logique de happy end dans un western des années 50, mais pas dans un opus de 2016 ; elle est en porte à faux avec le lot de désillusions portées par le film. Jane est une femme qui a beaucoup souffert. D'ailleurs, Nathalie Portman pleure très bien, c'est son talent principal.


- Franchement, c'est méchant. On est proche du coup bas. Bon, alors quoi ? Qu'est-ce que tu nous suggères ?


- Allez revoir El Dorado ! il repasse dans quelques salles ces temps-ci. Ca c'est du feel good western. Ou alors allez revoir Pursued : c'est un western / film psychologique, où l'usage du flash back se trouve justifié dans les tourments d'un des protagonistes. Ou encore, pour les fainéasses méfiants qui ont vraiment peur d'être déçus, on peut revoir Rio Bravo, c'est de la valeur sûre.


- En tous cas, moi, ce qui m'a frappé, c'est que dans les westerns d'aujourd'hui, comme celui-ci, les réalisateurs ont peur des grands espaces et transforment le western en film intimiste : c'est vrai, regarde, ils passent leur temps à attendre les Bishop dans la baraque, le film d'ailleurs s'ouvre sur une scène intimiste de conte avec ombres chinoises entre Jane et sa fille. Comme si on voulait nous faire comprendre que Jane fera tout pour protéger ce sanctuaire intime. Mais je suis d'accord avec toi, le film méritait plus de complexité sur les personnages et leurs motivations. Un bon film, c'est d'abord un film bien écrit, et des bons personnages.

29 février 2016

La fille du patron Pour une bonne surprise, c'est


La fille du patron

Pour une bonne surprise, c'est une bonne surprise !
Au sein d'une usine, le patron propose les services d'une ergonome pour améliorer les conditions de travail des ouvriers. Celle-ci choisit des cobayes pour mener des expérimentations. Les employés ne tardent pas à découvrir que la jeune ergonome est la "fille du patron". Une romance commence entre le chef d'atelier et la jeune femme, qui est également l'entraineur de ses collègues pour des matchs de rugby le week end. Leur histoire ne va pas sans perturber les uns et les autres.


Voilà un premier film mené tambour battant, plein de fraîcheur et d'énergie, et à l'enthousiasme communicatif. Ce qui m'a séduit en principal, c'est l'absence de thèse élaborée autour du milieu dans lequel se déroule le film. Trop souvent, quand une histoire se déroule dans un milieu populaire, et ouvrier, les films sont souvent allourdis par une volonté de démonstration. Ici, rien de tout ça : le réalisateur, Olivier Loustau, fait la part belle aux relations chaleureuses entre tous ces gens "ordinaires", pas de démonstration poussive et de condescendance. Je dirais même que ce n'est pas un film pour les parisiens ! On se croirait souvent dans un film des années 30 avec Gabin, et je n'ai pu m'empêcher de penser à "la belle équipe" de Julien Duvivier. Un vrai esprit de corps entre ces personnages qui traversent le même quotidien et se retrouvent le week end, la même chaleur, sans le poids du corporatisme : aucun des personnages n'est caricatural, tout sonne juste dans les réactions des uns et des autres, jusqu'au patron qui s'emploie à protéger ses ouailles et rechigne à vendre sa "boite". Ambiance 3ème mi-temps sans chichis. Un feel good movie.


Voilà aussi un film sans effets spéciaux, sans grands mouvements de caméra, mais avec des scènes de rugby drôlement bien filmées, près des corps, et d'une jolie sensualité par moments, et sans perte de rythme, que ce soit dans l'intimité des vestiaires, ou celle des maisons.
La réplique du film : Moi, j'ai besoin que tu sois gentil pour faire l'amour avec toi, et toi tu as besoin de faire l'amour pour être gentil avec moi (ce n'est pas le texte exact, mais ça restitue bien la crise que traverse le couple dans le film…)

29 février 2016

Notre ami Tarantino


Les 8 salopards

J'attendais avec impatience la sortie du dernier Tarantino. On va se régaler, des gimmicks, le maniérisme des acteurs,…
Mais ce film m'a beaucoup déçue : au générique, promesse grandiose, le choix du format Panavision : grand écran, grands espaces, la nostalgie d'un cinéma lyrique qui célèbre la nature et le grand spectacle. Autre promesse : Ennio Morricone, le grand Ennio Morricone, au générique du film : on pense forcément à tous nos films cultes du western Spaghetti, Sergio Léone en tête : là aussi, la BO est loin d'être inoubliable, la patte du grand Ennio ne se fait pas sentir.
Alors je m'interroge : pourquoi le choix du panavision, quand Tarantino nous enferme dans 2 huis-clos successifs et poussifs ? En quoi le choix du Panavision se justifie t'il dans ce choix de mise en scène ?
Dans Inglorious Bastards, Tarantino avait su créer, notamment dans la scène d'ouverture du film, un huis clos d'une rare tension. Des conversations presque anodines où l'un des personnages est presque détendu à mesure que l'autre protagoniste crève sous une tension intérieure. Ici, Tarantino nous enferme d'abord dans une diligence, puis dans une "mercerie" qui évoque un peu celle de la halte de Jill Mac Bain dans "il était une fois dans l'ouest".
Le problème, c'est que tout ça est très long, que les dialogues ne brillent pas, et que le scénario est très très mince. Les salopards en question sont tellement salopards qu'il devient difficile de s'intéresser à eux plus le film s'étale. Et surtout, on sait comment tout cela va finir : dans un bain de sang grand guignol auquel Tarantino nous a habitués dès le début de sa filmographie. On est décus, parce que Tarantino ne nous surprend pas, avec son scénario paresseux et ses personnages aux gimmicks consommés (façon de parler maniérée et avec des accents appuyés). La trouvaille du film - si on peut dire - c'est la lettre du Major adressée par le Président Lincoln. L'autre aspect agaçant du film, est que, cette fois, le second dégré, voire le huitième degré auquel T nous a habitués fonctionne peu dans le film, à cause du manque d'empathie qu'on éprouve pour les personnages. Le seul suspense ici consiste à savoir qui va mourir en premier. La seule drôlerie un peu grinçante du film, ce sont les beignes que prend Jennifer Jason Leigh à longueur de temps, beignes auxquelles on est peu habitués s'agissant d'une femme qui, elle aussi, n'a rien d'une lady.
Je suggère d'aller revoir les autres films de T, qui repassent en ce moment sur grand écran à l'occasion de la sortie de son 8ème film.

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29 février 2016

The big Short Le film que vous allez voir n'est

The big Short

Le film que vous allez voir n'est pas celui qu'on vous a vendu : belle affiche, brochette de Mâles américains, et pas des plus moches s'il vous plaît, et le gros slogan alpagueur : le casse du siècle.
Ce qui nous ramène aux films "cools et classe" qui ont précédé the big Short : Ocean's Eleven et ses suites de bonne tenue.
Il vaut mieux oublier tout de suite ces références. Même si le film nous présente quelques personnages hauts en couleur et en personnalité, on est loin de cet univers.
Le film raconte, à quelques années de distance, le pari de quelques financiers contre les subprime, un "coup" financier.
On est un peu noyé au milieu des notions de produits financiers évoqués.
Je n'ai pas apprécié l'introduction en matière de The Big Short, caméra balladeuse comme un estomac spasmodique, montage d'images rapides pour évoquer les années des golden boys des années 80 où l'argent coulait à flot.
Raconter le roman vrai de la crise financière et d'un coup financier sur la chûte annoncée des crédits pourris tristement célèbres aujourd'hui sous le nom de "subprimes" méritait mieux que le regard idéologique porté par son réalisateur.
Mais il est vrai que, dans notre pays encore plus qu'ailleurs, la culture économique fait tristement défaut.
La bonne idée du film est de décrire le processus des CDO et des CDS adossés aux subprimes par une scène de jeu dans un casino de Las Végas.
J'aurais aimé un traitement plus rigoureux de l'histoire, par une réalisation plus académique et mieux écrite. Par une portée plus réaliste sur les mécanismes de la crise financière. Mais on a bien compris que les méchants, les fraudeurs et les imbéciles, c'étaient les banques. Et c'est ce qui fait basculer le film dans l'idéologie -notamment avec le personnage joué par Brad Pitt, trader qui s'est retiré de la finance pour cultiver des poireaux bio dans son jardin- au lieu de délivrer une vraie pédagogie autour de la crise financière : expliquer notamment en quoi les tractations financières, et la crise de confiance entre les banques qui s'est ensuivie, a eu des répercussions sur l'économie réelle dans le monde entier.
J'ai beaucoup appriécié en revanche de personnage de Baum, intègre et toujours en pétard, qui dans son enfance étudiait le talmud pour vérifier la cohérence des paroles de Dieu. On est passé à côté d'un grand film : quelques bonne idées par les apartés que le réalisateur fait avec ses spectateurs en s'adressant par quelques personnages directement à lui. On reste dans un film d'initiés, parce que son réalisateur s'obstine à faire original avec une manière de filmer qui dessert son histoire.

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mes étoiles filantes
  • Impressions : cinéma. Je propose ici de petites chroniques fugaces autour du cinéma et des films que j'ai vus, appréciés ou non. Venez partager avec moi les dialogues de Tic et Tac, qu'ils soient d'accord, ou non. Chaque film est une promesse.
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